Cahier pédagogique BESIDE

Introduction | Ressources

Informations sur les artistes
Qui sommes-nous ? | À propos de la chorégraphe | La démarche artistique | L’équipe artistique et de création

Préparation et retour en classe
Intentions artistiques derrière BESIDE | Entretien avec l’équipe artistique | Activités pour préparer les élèves


INTRODUCTION

Mot de la chorégraphe

« Bonjour cher·e·s enseignant·e·s, merci d’avoir eu l’audace de proposer ce spectacle à vos élèves.
BESIDE est une œuvre qui à mes yeux est accolée à son temps, sans identité binaire (théâtre ou danse ?), remplie de mots et de gestes qui nous font ressentir ce vide autour de nous. Voici quelques notions et pistes pour partir à sa découverte, et accompagner vos élèves dans ce parcours. J’espère pouvoir vous faire apprécier la manière dont les arts vivants peuvent se poser comme miroir de notre société, et nous aider à nous voir autrement.
Bonne route ! » 
— Marie Béland


Qu’est-ce que la danse contemporaine ?

La danse contemporaine est une forme d’art, qui contrairement aux autres styles de danse connus (le ballet, la claquette, le break, etc.), ne possède pas de code gestuel de base, de banque de mouvements dans laquelle le·la chorégraphe peut piger. Le·La chorégraphe doit donc inventer son propre langage chorégraphique. Pour y arriver, il·elle peut s’inspirer d’une multitude d’éléments tels que les autres styles de danse, le théâtre, les arts visuels, la littérature, la musique, mais aussi les gestes quotidiens, les émotions, les situations qu’il voit à la télé, qu’il lit dans les journaux. Bref, tout peut être prétexte à créer pour l’artiste. C’est grâce à toutes ces sources d’inspiration différentes que la danse contemporaine semble si originale et donne chaque fois une impression de jamais vu. On appelle cela la danse de création ou danse d’auteur, car elle est propre à chaque créateur·trice qui la travaille.


La danse aujourd’hui
par Frédéric Lapierre, médiateur culturel

Est-il possible de ne pas aimer la danse ? A-t-on déjà entendu quelqu’un, à la sortie d’un film qui lui a déplu, dire que le cinéma n’est pas pour lui·elle ? Quelqu’un, après avoir écouté UN disque, affirmer que la musique ne l’intéresse pas? Pourtant, des programmateurs de spectacles de danse le confirment : il y a des gens qui disent ne pas aimer la danse… parfois même sans avoir vu UN spectacle de danse. Ne pas aimer la danse ? Un genre, peut-être, mais LA DANSE dans son ensemble, vraiment ? Encore faudrait-il connaître toutes ses formes pour l’affirmer. Combien de types de danses pouvez-vous nommer ?

L’univers de la danse a beaucoup évolué dans les cent dernières années. Ballet et danse contemporaine se sont affrontés, classicisme et modernité se sont confrontés. Les danses de rue, rassemblant le hip-hop, le break et bien d’autres styles, ont rendu la pratique de la danse accessible à tous·tes. La danse contemporaine s’est frayée un chemin jusque dans la culture populaire.

En compilant les intérêts de nos chorégraphes, on constate que la danse au Québec veut aujourd’hui investir tous les lieux : salle de spectacle en soirée, bord du fleuve à l’aube, ruelle, parc, musée, bibliothèque, gymnase d’école, stationnement, café, résidence pour personnes âgées, patinoire, centre d’achats… Elle veut être là où les gens sont. Elle souhaite provoquer toutes les rencontres : la vidéo est invitée dans tel projet, des musicien·nes accompagnent tel spectacle en direct, la danse flirte avec le théâtre… et parfois tout ça en même temps !

Au fil des ans, des chorégraphes se sont intéressés à la danse sous toutes ses formes, certains investissant avant tout le haut du corps ou les jambes, d’autres explorant les mouvements circulaires ou le travail au sol, d’autres encore poussant plus loin les mouvements de groupe ou le corps quasi immobile en solo.

Marie Béland, à l’origine de BESIDE, s’intéresse à autre chose : elle ne donne ni dans la danse virtuose à l’intensité physique quasi olympique, ni dans le minimalisme qui cherche la beauté et l’émotion dans le moindre frémissement du corps. Elle questionne plutôt ce qu’est la danse en elle-même. Une chorégraphie doit-elle être « dansée » pour pouvoir appartenir à l’univers de la danse ? La question est abstraite, mais soyez sans crainte : vous comprendrez après avoir vu BESIDE. Les mouvements de la danse peuvent-ils provenir de notre quotidien, ou doivent-ils absolument naître de l’imaginaire ? Un spectacle peut-il aborder un sujet social tout en étant divertissant ?

Dans son domaine, la chorégraphe Marie Béland est un peu l’équivalent d’une chercheuse scientifique : lorsqu’elle entre dans le labo (le studio de répétition), elle mélange les ingrédients avec l’espoir (et l’intuition) de voir émerger de nouvelles formes… et de provoquer de nouvelles réactions (chimiques ?) chez le spectateur.

Aimerez-vous BESIDE ? Difficile à dire.

Une chose est sûre cependant : vous n’aurez jamais rien vu de tel. Profitez bien de ce grand saut dans le vide !



INFORMATIONS SUR LES ARTISTES


Qui sommes-nous ?



MARIBÉ – SORS DE CE CORPS

MARIBÉ – SORS DE CE CORPS, organisme montréalais en danse contemporaine et performative, fonde ses activités sur des créations qui explore la manière dont nos corps se transforment au contact de la scène, se soumettant ou non à ses codes et conventions. Par un travail sur la présence et la performance, Marie Béland réfléchit, avec le concourt actif des interprètes, à l’impact sur le spectateur d’une image du corps oscillant entre le corps quotidien, le mouvement « ordinaire », et sa transformation en œuvre d’art vivant. La scène agit alors comme un révélateur de ces zones troubles, jouant avec le vrai, le faux et la vraisemblance, juxtaposant notre présence quotidienne au monde et la présence scénique d’un corps chorégraphié ou chorégraphique.

La scène est utilisée comme tribune d’où les performeurs·euses s’adressent directement au spectateur.

En découlent des œuvres joueuses qui mettent en lumière les codes de la représentation pour mieux les révéler, mais surtout qui deviennent un miroir de nos codes sociaux et de la manière dont s’organisent nos rapports à l’Autre. Questionner l’être-en-scène devient une manière d’inviter le spectateur à questionner ses propres manières d’être au quotidien. Chaque œuvre est le terrain d’une écriture finement ciselée qui valorise la complexité du contenu et de son propos. En résultent des spectacles qui ont le pouvoir de rejoindre le grand public comme les plus néophytes, souvent des adolescents·es. Par ailleurs, la compagnie fait preuve d’un rayonnement local comme international grâce au développement d’un réseau de partenaires diversifiés : théâtres spécialisés, pluridisciplinaires, diffuseurs jeunes publics, festivals, etc.

La compagnie est membre de Circuit-Est centre chorégraphique et d’Art Circulation

MONTRÉAL DANSE

En 1986 Paul-André Fortier et Daniel Jackson fondent Montréal Danse, afin de soutenir et mettre en valeur les multiples voix chorégraphiques québécoises qui émergent à l’époque. Sous la direction artistique de Kathy Casey en 1996, Montréal Danse met en place une structure de développement chorégraphique axée sur la recherche, tout en poursuivant son mandat de producteur artistique. Les collaborations fructueuses tissées au fil des années entre la compagnie et ses chorégraphes invités reflètent une passion commune pour l’exploration chorégraphique sur des sujets cruciaux et actuels.

Le corps comme vecteur d’idées est au cœur de la recherche artistique de la compagnie. Les créateurs·trices iconoclastes avec lesquels Montréal Danse s’allie questionnent les territoires d’expression et repensent les contextes dans lesquels la danse peut s’exprimer. À ce jour, la compagnie a produit une cinquantaine d’œuvres, marquées par l’élan et l’audace.

Le modèle organisationnel de Montréal Danse redéfinit le mandat d’une compagnie de création tout en participant au renouvellement de la discipline.

La compagnie s’engage à octroyer le temps nécessaire aux créations et à accorder les ressources pour l’exploration de nouveaux territoires, au sein d’une structure qui encourage l’épanouissement. Par son implication dans la création d’œuvres atypiques et lumineuses, par l’exploration de voies novatrices et par son soutien aux artistes, Montréal Danse prend part au développement d’une communauté active et diversifiée.

Parmi ses activités de développement chorégraphique, Montréal Danse offre les Ateliers de recherche chorégraphique et les Research Events, permettant aux chorégraphes d’explorer leurs aspirations artistiques dans un environnement bienveillant et propice à la réflexion. Les échanges au cœur de ces deux projets permettent d’explorer les idées de la discipline, de participer à leur élaboration et d’encourager leur diffusion.

Montréal Danse relie l’art à l’action sociale depuis 2010 avec Danse contre la violence (DCV), un projet qui offre aux femmes victimes de violence et à leurs enfants différents types d’ateliers de mouvement les aidant à se réapproprier leur corps, à regagner confiance et estime personnelle. Les ateliers proposés profitent à une clientèle grandissante et toujours plus diversifiée.


À propos de la chorégraphe : Marie Béland

À la fin de son baccalauréat en danse en 2003, Marie Béland reçoit la bourse d’excellence William Douglas. Après avoir fondé sa compagnie en 2005, puis avoir signé de nombreuses créations, elle dépose en 2018 son mémoire de maitrise intitulé Cartographie de la scène : les forces en jeu dans le spectacle vivant.

Régulièrement invitée comme conseillère artistique ou collaboratrice au mouvement, elle s’intéresse également à l’enseignement. Elle est membre du corps professoral de l’École de danse contemporaine de Montréal où elle enseigne la création aux étudiants de première année. Marie est également membre fondatrice de feu La 2e Porte à Gauche.


La démarche artistique – intentions créatives

« Ce qui m’intéresse le plus dans la pratique en danse, c’est la chorégraphie, ses structures et ses systèmes. On peut d’ailleurs distinguer chorégraphie et danse (on peut danser sans chorégraphie, comme dans un bar, et on peut chorégraphier autre chose que de la danse, comme le mouvement d’un objet). Ensuite, ce qui m’allume de la danse contemporaine, c’est le mot « contemporain », à entendre ici comme art contemporain, celui qui réfléchit, questionne, déconstruit, transgresse, bouscule. J’aime penser que l’art qui pose des questions s’adresse à tous, petits et grands, et que nous sommes tous en droit (en devoir !) de questionner le monde qui nous entoure et de rester critique à son égard.

Qu’est-ce qui nous rassemble, comment agissons-nous, et pourquoi  ?
Depuis plusieurs années, j’utilise ces interrogations comme moteurs créatifs, par exemple :

→ en posant la question de l’appréciation de la danse par l’entremise d’une réflexion sur ses lieux communs (Dieu ne t’a pas créé juste pour danser, 2008-2018)  ;

→ en interrogeant la quête d’authenticité de l’interprète en situation de reprise de rôle
(Révélations, 2014) ; 

→ en donnant la liberté au spectateur de reconstruire le spectacle à partir d’indices visuels
et sonores dans lesquels on ne fait qu’entrapercevoir le corps (BEHIND, 2010)  ;

→ en questionnant l’influence des images et des mots sur nos corps déjà surmédiatisés
(BLEU – VERT – ROUGE, 2013 ; BESIDE, 2019)  ;

→ en mettant en lumière ce que nos corps, en train de parler, ont de chorégraphique
(BETWEEN, 2015) et comment ceux-ci se laissent transformer par les mots que nous
prononçons et les gestes que nous faisons (Persona, 2015).

Je souhaite continuellement questionner le phénomène de la scène (c’est d’ailleurs le sujet de mon mémoire de maîtrise : quelles sont les forces en jeu dans le spectacle vivant ?). Je le décortique pour tenter de le comprendre, et souhaite partager avec le public mes découvertes et mes doutes. Le dispositif scénique transforme nos gestes et nos paroles, même les plus banales. Il les distorsionne et les magnifie. Il nous permet de prendre le temps de les regarder, et de les percevoir autrement. Dans mon travail, le corps n’est pas la finalité, mais le moyen. J’organise cette matière vivante, toutes ces manières d’investir le corps que nous privilégions, nous les humains. J’amène l’interprète à utiliser le corps humain dans toute sa sphère pour devenir l’incarnation d’une idée et l’expression de celle-ci. Il pose des gestes, il accomplit des actions plutôt qu’il exécute des formes, ce qui donne l’aspect « performatif » à ma démarche. » 

— Marie Béland


L’ÉQUIPE ARTISTIQUE ET DE CRÉATION

Chorégraphe : Marie Béland
Interprètes et collaborateur.rice.s à la création : Rachel Harris, Sylvain Lafortune, Bernard Martin
Dramaturge : Kathy Casey
Conceptrice des éclairages & directrice technique : Karine Gauthier
Costumes : Dave St-Pierre
Partenariat & co-production : maribé – sors de ce corps et Montréal Danse
Première : 26 mars 2019 au Théâtre Panopée de Vanves (France) dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne, en co-présentation avec le Festival Artdanthé


L’équipe artistique

Trois performeur·euse·s ont participé au projet de création BESIDE. Tou·te·s ont une solide expérience d’interprètes en danse, à laquelle s’ajoutent des expériences dans plusieurs autres formes d’art, notamment la danse classique. Danseur·euse·s polyvalent·e·s et passionné·e·s, ils·elles donnent vie au spectacle. La danse n’existe pas sans les danseur·euse·s. Ce sont eux·elles qui incarnent les mouvements, les émotions, les thématiques de l’œuvre. Ce sont des artistes qui ont à la fois la sensibilité du comédien ou du chanteur, et le corps d’un sportif. Vous pourrez les découvrir à travers ce bref résumé de leurs parcours.


Rachel Harris
Interprète collaboratrice

Originaire de Vancouver, Rachel s’établit à Montréal en 1990 et poursuit sa formation à l’École de danse contemporaine de Montréal. Suite à sa formation elle rejoint la compagnie Danse Partout à Québec et co-fonde Amorce Danse Théâtre. Au cours de sa carrière, Rachel collabore, entre autres, avec les chorégraphes Blanca Arrieta, Marie Béland, Martin Bélanger, Sarah Bild, Sarah Chase, Estelle Clareton, Margie Gillis, Anne-Marie Giroux, Benjamin Hatcher, Avi Kaiser, Benoît Lachambre, Caroline Laurin-Beaucage, Helge Letonja, Jean-Sébastien Lourdais, Jean-Pierre Mondor, José Navas, Aurélie Pedron, Jean-Pierre Perreault, George Stamos, Mariko Tanabe et Paula de Vasconcelos. En 2002-2003, elle crée The Coyote Project, une œuvre pour quatre interprètes, en étroite collaboration avec la tribu Nlaka’pamux de Colombie-Britannique. Depuis 2011 elle enseigne aux femmes dans des maisons d’accueil dans le cadre du programme Danse contre la violence.

Bernard Martin
Interprète collaborateur

Depuis 1979, Bernard Martin mélange les genres et les styles et oscille entre ballet jazz, danse classique et danse contemporaine. Depuis 1991, il a visité toute une panoplie de compagnies et a collaboré avec une grande palette de chorégraphes : Les Grands Ballets Canadiens (Nacho Duato, Ohad Naharin, Jiry Kilian, entre autres), Montréal Danse (Jose Navas, Paula de Vasconcelos, Marie Béland entre autres), La Fondation Jean-Pierre Perreault, Système D/Dominique Porte, La La La Human Steps (Édouard Lock), Le Carré des Lombes (Danièle Desnoyers). Depuis 2009 Bernard Martin se consacre à l’enseignement du ballet pour danseur contemporain et de l’interprétation au sein de l’École de danse contemporaine de Montréal. Il fut membre de la compagnie La La La Human Steps, dirigée par Édouard Lock, de 2001 à 2009, avec laquelle il s’est produit sur les scènes des grandes capitales culturelles du monde.

Sylvain Lafortune
Interprète collaborateur

Sylvain Lafortune mène depuis 1979 une carrière professionnelle qui l’a amené à travailler pour des compagnies de renom comme Les Grands Ballets Canadiens, O’Vertigo et Montréal Danse à Montréal, Lar Lubovitch Dance Co., Susan Marshall and Co. et Martha Clarke à New York. Voyageant à travers le monde, il a dansé quelques-unes des plus grandes oeuvres du répertoire classique et contemporain. Maintenant danseur pigiste, il se consacre également à l’enseignement, tant dans le milieu du cirque que celui de la danse. Suite à ses recherches à la maîtrise et au doctorat (UQAM), il s’impose depuis quelques années comme une autorité dans l’enseignement du travail de partenaire en danse.


La dramaturge

Elle apporte un avis éclairé sur la justesse et la pertinence des propositions artistiques par rapport à la thématique du spectacle. Elle constitue également le bras droit de la chorégraphe, et l’assiste durant tout le processus de création de la pièce. Elle lui pose des questions pour l’aider à préciser ses intentions artistiques.

.

Kathy Casey

Kathy Casey
Directrice artistique de Montréal Danse depuis 1996, Kathy Casey travaille en tant que dramaturge auprès de chorégraphes qui repensent, redéfinissent, remanient la nature même de la danse. Par le biais d’un profond questionnement de la performance et du corps, Kathy Casey encourage les idées audacieuses et contribue à les faire s’exprimer et prendre forme. Elle organise et anime également un atelier annuel de recherche chorégraphique, dirige des laboratoires de recherche et anime et coanime des ateliers de danse et de dramaturgie interdisciplinaire. En plus de ses responsabilités au sein de Montréal Danse, Kathy Casey agit comme conseillère artistique pour plusieurs chorégraphes indépendants de Montréal.


La conceptrice d’éclairage

Imaginez un spectacle sans lumières, ce serait morose ! C’est le travail du concepteur d’éclairage d’utiliser la lumière pour donner vie au spectacle. Il est comme le peintre qui met de la couleur sur un dessin. Par ses lumières, il vient ponctuer le déroulement du spectacle, lui donner une atmosphère singulière.

Karine Gauthier

Karine Gauthier
Karine Gauthier a collaboré à de nombreux projets dans différents pays. Elle a assuré la direction technique – et continue pour certains – de George Stamos, Suzanne Miller & Allan Paivio, Jean-Sébastien Lourdais, Sylvain Émard Danse, Parbleux, mais aussi pour la compagnie Montréal Danse. Passionnée par la lumière, elle a conçu les éclairages pour les pièces Yellow Towel de Dana Michel ou The Part d’Antonija Livingstone, Fragil de Blanca Arrieta, La Métaphysique de Fredéric Marier, Husk et Liklik Pik de George Stamos, Soak de Caroline Laurin-Beaucage et Martin Messier, et pour différents artistes tels que Véronica Mélis, Florence Figols, Erin Flynn, Marie-Claude Rodrigue, José Gagnon, Maria Kefirova et Emmanuelle Calvé.


Le concepteur de costumes

Le concepteur de costumes choisit comment les danseur·euse·s vont être habillé·e·s, de quelle époque, de quelle couleur, de quelle mode seront les vêtements qu’ils·elles porteront. Le costume du danseur est bien particulier à créer, il doit être très souple et résistant pour que les interprètes puissent danser aisément. Le costume est comme la deuxième peau du danseur !

Dave St-Pierre
Après avoir, pendant plus de 20 ans, créé des spectacles où il touchait autant aux chorégraphies, à la dramaturgie, mais aussi aux costumes et aux décors, Dave St-Pierre a décidé de se lancer plus sérieusement dans la conception de ceux-ci. Après avoir créé ses propres univers, il a envie de plonger dans l’univers des autres artistes et de donner vie à leurs idées, leurs aspirations. Il est un touche-à-tout par nature, et surtout par curiosité. Il a acquis de l’expérience après essais et erreurs. Il adore se casser la tête pour trouver les solutions aux problèmes qui peuvent survenir lors de création. Dave St-Pierre a signé des robes pour Brigitte Poupart et Sarah D.Hakim, et a créé des costumes excentriques pour les vidéoclips de La Bronze, Ypopcoit et Philippe Brach.



PRÉPARATION ET RETOUR EN CLASSE

Intentions artistiques derrière BESIDE
(BESIDE décortiqué)

Dans BESIDE, Marie Béland s’intéresse au lien entre le mouvement que produit notre corps en train de parler, et la danse. Pour elle, une personne qui parle a un corps dansant, surtout lorsqu’elle s’adresse à un groupe. Ce corps la fascine, elle l’appelle le « corps-parole ». Tous ces mouvements que nous faisons sans réfléchir, tous les jours, et qui sont autant les témoins de notre personnalité que de notre culture, l’intéressent. Ils sont la partie la plus profonde de la danse, enfouie en chacun de nous. Il s’agit bien sûr du langage non verbal, mais à ses yeux c’est bien plus qu’un langage, c’est une partition dansée pleine de nuances, de rythmes, de textures, de sens et d’affects. Comme chorégraphe, elle souhaite utiliser ces mouvements quotidiens, les transformer et les réorganiser pour les magnifier. Dans BESIDE, elle souhaite aller plus loin et voir ce que provoque une parole que nous incarnons, mais qui n’est pas la nôtre, tout comme des mouvements que nous incorporons, mais qui ne sont pas les nôtres.

Comment emprunter des mots à quelqu’un, et quelle influence cela a-t-il sur la manière dont nous les disons, sur la crédibilité que nous leur donnons ? Marie Béland a décidé d’utiliser la radio en direct comme source des mots. Les interprètes écoutent la radio dans des écouteurs, et doivent répéter instantanément tout ce qu’ils·elles entendent.

Comment emprunter des gestes à quelqu’un, et quelle influence cela a-t-il sur la manière dont nous utilisons nos corps pour nous exprimer ? Toute la gestuelle de la pièce provient d’extraits d’émissions d’informations ou d’affaires publiques diffusées à la télévision. Comment communique-t-on aujourd’hui ? Et comment gère-t-on la mer d’informations et de nouvelles qui nous parvient des médias, sans même qu’on puisse séparer le vrai du faux ?

L’intention dans BESIDE est d’amener à l’intérieur de la salle de spectacle des bribes de cet à-côté, de cet en-dehors, et de faire se connecter ces deux temporalités. Quels sont les discours qu’on retrouve à la radio, entre actualités, chanson populaire, entrevue de fond et pub de voiture ? Comment cette toile hétérogène composée d’une myriade de facettes de l’être humain peut-elle constituer la trame de base d’une chorégraphie ? Il s’agit de voir comment la concordance et/ou la discordance entre les mots et les gestes, entre la volonté et l’imposé, peuvent cacher ou révéler des aspects du discours comme des aspects de notre attitude face à la communication. Le corps de l’interprète joue ici le rôle de vecteur, il est traversé par des sources de mots et de mouvements qui s’entrechoquent et créent des bulles d’étrangeté qui bousculent notre perception. Le dispositif nous parle de la façon dont nous sommes constamment contaminés par notre environnement. Marie est fascinée par la manière dont les discours comme les attitudes du corps se propagent, que ce soit à travers les médias, l’influence de nos pairs, de nos proches. Tout notre environnement nous influence constamment, et fait apparaitre dans nos manières d’être et de parler des éléments que nous intégrons sans nous en rendre compte. Alors que nous croyons à la libre-pensée, notre inconscient se remplit de tout ce que nos sens perçoivent, et nos idées, nos corps comme notre parole s’en trouvent transformés. Nous sommes le produit de ce qui nous entoure. La contamination c’est aussi la nourriture dont nous avons besoin pour exister, cette nécessité d’être poreux et de dialoguer avec les autres, même par l’inconscient. Nos idées nous appartiennent-elles vraiment? Ce que je dis est-il vraiment ce que je pense ? Qui parle à travers moi ?

Les interprètes portent ainsi une parole et un geste qui ne sont pas volontaires, ils·elles doivent rendre du contenu sans pouvoir trier, choisir, ni même à la limite être conscient de qu’ils·elles disent ou font. La surcharge d’informations tant sonores que physiques provoque chez le·la performeur·euse une hyper-absence qui se transforme en hyper-présence. Il·Elle semble à côté de son corps (beside), quasi possédé·e par une partition qui n’est pas la sienne. La pièce se développe autour de ces états du corps placé à la frontière entre connu et inconnu, familier et étranger, accord et désaccord.

MOTS CLÉS
Visible/invisible, chorégraphie cachée, corps quotidiens, mécanismes, médias,
fake news, contamination, identité, communication, influence

Entretien avec l’équipe artistique

Kathy Casey

Kathy Casey

Qu’est-ce qui, pour toi, relève du corps et/ou du mouvement dansé dans cette pièce ? 

Les gestes utilisés dans la pièce, qui ont été copiés des personnes présentes à la télévision, sont les parties dansées les plus évidentes de BESIDE. Les voir transposés de l’écran à la scène change ma façon de les regarder. Pour moi, elles deviennent des réflexions chorégraphiques précises sur des petits mouvements et des postures. Mais il y a aussi du mouvement dans la façon dont les interprètes transportent les chaises, se tournent les uns autour des autres et se déplacent sur la scène. Ces actions motrices ont leur propre chorégraphie et rendent le travail plus tridimensionnel.

On dit beaucoup que chaque représentation est unique à cause du contenu radio qui change, mais y a-t-il des éléments qui ne changent pas, qui se retrouvent à chaque occurrence de la pièce ?  

Les mouvements des danseur·euse·s dans la pièce sont très bien réglés, donc je dirais que cela ne change pas grand-chose d’une performance à l’autre. Mais comme ce qu’ils·elles disent quand ils·elles font les mouvements change radicalement à chaque fois, les gestes paraissent différents et semblent exprimer des choses différentes à chaque fois.

Qu’est-ce qui t’intéresse ou t’interpelle dans le travail de Marie sur la surcharge cognitive ?

Ce qui est merveilleux quand nos esprits sont surchargés de choses à faire, c’est que nous commençons à nous comporter étrangement. Un de mes moments préférés dans BESIDE est quand les danseur·euse·s bafouillent et que ça sonne presque comme un bug informatique. Ça me fait rire et ça me fait sentir leur vulnérabilité. Il y a aussi plusieurs moments dans la pièce où les danseur·euse·s essaie de se rappeler ce qui vient d’être dit à la radio, et souvent, ils·elles ne peuvent se souvenir que de quelques mots. Nous les voyons réfléchir et nous pouvons imaginer que leur cerveau travaille fort à essayer de se souvenir. Ces moments me rappellent que nous sommes tou·te·s entouré·e·s par énormément d’informations qui nous parviennent de partout, mais combien pouvons-nous réellement en retenir, ou combien pouvons-nous en retenir avec précision ?

Sylvain Lafortune

Qu’y a-t-il de si exigeant dans BESIDE?

Depuis que je danse, mon travail consiste surtout en deux choses : premièrement : créer, apprendre, mémoriser et répéter la chorégraphie pour qu’éventuellement, je puisse la faire presque automatiquement; et deuxièmement : nuancer mon exécution en faisant des choix en temps réel pour, au final, lui donner cette couleur particulière qu’on appelle « l’interprétation ». L’automatisation est nécessaire pour pouvoir interpréter puisque sans elle, mon attention est trop sollicitée à me demander ce que je fais, sur quel pied je danse, pour pouvoir faire des choix. Et sans interprétation, l’exécution de la chorégraphie devient plate à faire et à regarder.

Avec BESIDE, une troisième tâche s’ajoute aux deux autres, celle de redire ce que j’entends dans les écouteurs, ce qui est difficile à automatiser puisque je n’entends jamais la même chose. Cette tâche sollicite mon attention et me distrait des deux autres. Ce défi a longtemps été frustrant à relever et m’a souvent donné l’impression d’être incapable de pouvoir faire en même temps tout ce que je devais faire (exécuter les mouvements, redire les mots, interpréter l’œuvre). Avec de la pratique, cette capacité à redire ce que j’entends s’est développé, au point où je peux le faire presque automatiquement. Étonnamment, les mots sortent maintenant de ma bouche sans que j’aille à y consacrer beaucoup d’attention. De plus, malgré le perfectionniste en moi qui me juge, j’arrive à accepter de le faire imparfaitement, ce qui donne des tournures de phrases parfois bizarres et ajoute de l’absurdité à la pièce.

Un autre défi particulier à BESIDE est le fait que les mouvements de la chorégraphie sont des gestes tirés de vidéos dans lesquels des gens gesticulent en parlant. Ces mouvements inconscients sont très difficiles à discerner et à mémoriser parce qu’ils sont imprécis. Ça m’a pris beaucoup de temps à déchiffrer cette gestuelle et à l’intégrer dans mon corps pour qu’elle puisse paraitre naturelle, comme si je les faisais moi-même spontanément.

Un dernier défi, peut-être le plus difficile, se situe dans l’interprétation. Chaque scène a une intention qui dicte comment la faire. Par exemple, il y a un moment où je m’adresse au public avec passion, presque en colère. Or, les gestes que j’ai à faire à ce moment n’étaient pas destinés à exprimer cette intention. En plus, les mots que je dis n’ont rien à voir avec cette situation. Ce que j’entends dans les écouteurs peut être la météo, une publicité, une chanson ou un bulletin de nouvelles. Il faut donc non seulement que je redise les mots que j’entends, mais que je le fasse avec une intention différente de celle avec laquelle ils ont été dit. Cela demande beaucoup de concentration pour pouvoir juxtaposer ainsi autant d’éléments contradictoires et rendre un résultat quand même cohérent. Cette dextérité cognitive, une vraie gymnastique mentale, a demandé un entrainement qui n’a rien à voir avec tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant comme danseur, mais elle est devenu très satisfaisante à faire quand je suis arrivé à la maîtriser.

Bernard Martin

Dépendant où le spectacle est présenté, vous pouvez le jouer en français, en anglais ou dans les deux langues. Ce changement ajoute-t-il un niveau de difficulté? Cette difficulté fait-elle partie du plaisir du projet ou te demandes-tu, avant chaque représentation, pourquoi tu as accepté d’embarquer dans cette aventure ?

C’est clair, pour moi, que la langue utilisée lors des spectacles de BESIDE a un impact majeur sur mon degré d’aisance ainsi que sur le niveau de contrôle que je peux avoir sur ma performance. Je rajouterai que l’accent des différentes langues joue aussi sur le niveau de difficulté de l’exécution des multiples tâches qu’exige mon rôle dans la pièce (exemple : l’accent français à Paris et l’accent britannique à Nottingham). Pour les besoins dramaturgiques de l’œuvre, il n’est pas nécessaire ni même souhaité que je m’exprime toujours de façon claire, nette et précise.

C’est un excellent exercice de lâcher-prise pour l’interprète d’expérience que je suis. C’est certain que j’adore faire cette pièce, mais j’ai fini par comprendre que mon plaisir et mon aisance ne sont pas un gage de qualité ou de réussite quant à l’appréciation des spectateur·trice·s face à ma performance.

Rachel Harris

À quel point comprends-tu ou te souviens-tu de ce que tu dis provenant de la radio quand tu performes ?

Quand je performe dans BESIDE, je suis très consciente des sujets qui passent à la radio et par conséquent, par ma bouche. Par contre, souvent après le spectacle, je n’arrive pas à me rappeler des sujets. C’est comme si mon cerveau est tellement occupé à recevoir et transmettre qu’il n’a pas de place pour emmagasiner les informations.

Es-tu intriguée par les sujets qui apparaissent au point de vouloir
en savoir plus ?

Oui complètement. J’aime beaucoup écouter la radio et souvent je trouve les sujets très intéressants. Il m’est arrivé plusieurs fois d’apprendre une grande nouvelle pendant une répétition de BESIDE. C’est très étrange et parfois émouvant d’apprendre quelque chose de nouveau de ma propre bouche! Il faut que je contrôle un peu l’attention que je porte aux sujets… si je me mets à y réfléchir, c’est certain que je vais perdre le flot des mots et je n’arriverai plus à livrer le texte. Donc, mon défi est de rester intéressée par ce que je dis tout en demeurant un canal pour que cette information passe à travers moi sans rester collée.

Quand tu performes la pièce, les écouteurs coupent le son ambiant et t’empêchent d’entendre les réactions du public. Est-ce que cela transforme ta manière d’aborder ton interprétation ?

En performance, on est toujours très conscient du public qui fait réellement partie du spectacle, même quand ils·elles sont assis·e·s dans le noir. Avant de performer dans BESIDE, je n’avais pas réalisé à quel point cette participation passe par les sons. Normalement, les performeur·euse·s entendent les rires, les toux, les gens qui s’agitent sur leurs bancs, les soupirs, les silences ennuyés, les silences captivés. Dans BESIDE, puisqu’on porte des casques d’écoute, on n’a pas accès à tous ces retours de la salle. C’est très étrange et c’est un grand défi de continuer de nourrir ce lien de communication avec le public quand on a parfois l’impression qu’il n’est simplement pas là. C’est un spectacle où les retours après le spectacle sont particulièrement précieux puisque de l’intérieur, c’est très difficile de sentir si ça c’est bien passé ou pas. Est-ce que le public était avec nous ? On se croise les doigts et on fait confiance.



Activités pour préparer les élèves

Quelques points de repères pour mieux apprécier la danse, à partager avant le spectacle

.

Se laisser porter par ce qu’on regarde !

La danse contemporaine est un art qui s’apprivoise ! Elle demande au spectateur·trice d’être ouvert et de se laisser aller. Il·Elle est appelé·e à participer en donnant à son imaginaire la possibilité de naviguer sur les images, les émotions et les impressions qu’offre le spectacle. Libre à chacun·e de créer sa propre histoire. Il y a autant de façons d’interpréter la danse que d’élèves dans une classe. Comme on dit, une image vaut mille mots, alors à chacun·e de les recevoir en se laissant envahir par ce que la danse réveille en soi.

Voici quelques suggestions qui vous permettront de mieux regarder un spectacle de danse
contemporaine :

– Ne pas s’attendre à se faire raconter une histoire avec un début, un milieu et une fin.

– Ne pas regarder un spectacle de danse contemporaine comme si on regardait un film ou une émission de télévision.

– Comparer le spectacle de danse et le rêve : dans un rêve, les éléments s’enchaînent sans suite logique, on passe d’une émotion à l’autre, on accepte ce qui se déroule sans se poser de questions. La danse, c’est comme un rêve éveillé.

– Ressentir plutôt que de se forcer à comprendre.

– Regarder les images du spectacle comme si on regardait des photos qui réveillent des souvenirs, des émotions.

– Laisser de côté sa raison, faire confiance à son intuition.

La beauté d’une expérience de danse contemporaine à l’adolescence, c’est qu’elle permet à chacun de définir son identité à travers son expérience toute personnelle de la compréhension du spectacle. Aucune interprétation n’est une mauvaise réponse, et tou·te·s peuvent relier ce qu’ils y ont vu à leur vécu.

Discussions

– Rechercher dans notre quotidien des mouvements « dansants », des gestes que nous faisons qui s’apparentent à la danse par leur dynamique, leur rythme, leur intention répétitive.

– Discuter avec les élèves sur leur vision de la danse, ce qu’elle représente pour eux·elles.

– Parler des bienfaits de la danse (ex : pour libérer le stress, pour exprimer le trop-plein d’émotions, pour fêter, pour se divertir, etc.).

– Parler des émotions qui sont véhiculées par la danse. Est-ce que la danse peut exprimer des situations, des idées, des expériences vécues ?

– Aborder le rapport au corps par la danse : est-ce que la danse permet de mieux comprendre son corps, de l’accepter, d’être en bonne forme physique ?

– Parler des métiers de la danse, qu’est-ce qu’un·e chorégraphe ? Un·e interprète ? Qui sont les collaborateur·trice·s dans un spectacle ?

– Parler de la place de la danse dans les autres cultures. Est-ce que les élèves d’autres provenances ont une approche différente de la danse ? A-t-elle pour eux·elles une symbolique religieuse, traditionnelle, méditative, historique ?

Des ateliers pour s’approprier la danse avant d’aller en salle (ou après !)

Demander aux élèves d’épeler leur nom en mouvements, ou de tracer les lettres de leur nom avec une partie de leur corps.

En petit groupe, demander aux élèves d’écrire un scénario inspiré de leur vie quotidienne, pour ensuite l’exprimer en mouvement, le transformer en petite chorégraphie.

Choisir des mots dans un livre et inventer un mouvement inspiré par le mot. Joindre les mouvements bouts à bouts pour créer une petite phrase chorégraphique.

Demander aux élèves d’apporter une image ou une photo qu’ils·elles aiment bien. À partir de l’émotion que leur suggère leur image, ils·elles doivent créer une courte séquence de mouvements. On peut ensuite apprendre sa séquence à des camarades de classe.

À partir d’une phrase chorégraphique que tout le monde a apprise, demander aux élèves de faire des variations en l’exécutant : plus lent ou plus rapide, plus petit ou plus grand, au sol ou debout, en solo ou en groupe, plus doux ou plus brusque, etc. Cet exercice peut également se faire à partir de mouvements improvisés.

Initiation au défi que propose BESIDE

Il est possible de faire comprendre aux élèves à quel point l’expérience chorégraphique de BESIDE est exigeante pour les interprètes. L’activité que nous vous proposons vise à approfondir le degré d’empathie des élèves envers les interprètes. Ils·Elles en apprécieront encore davantage le spectacle. 

*À noter que le contenu qui suit sera couvert par l’équipe de la compagnie si un atelier préparatoire en classe est prévu pour votre groupe.*

D’abord, faites apprendre à chaque élève une courte phrase chorégraphique. Elle peut être « dansée » mais il peut aussi s’agir d’une série de mouvements, à retenir et à interpréter par la suite devant la classe. Pour un peu de variété, divisez le groupe en deux ou trois, et apprenez à chaque groupe une séquence différente.

Puis, au moment de la « représentation » devant la classe, donnez à chaque élève, à tour de rôle, des écouteurs branchés sur un poste de radio en direct – idéalement un poste de radio « parlée ». Chacun doit alors, en exécutant fidèlement sa courte « chorégraphie », répéter à voix haute ce qu’il entend dans les écouteurs, paroles ou chanson. Pour varier un peu l’expérience, changez de poste en cours de séance. Ainsi, les élèves n’auront pas tous le même type de contenu à répéter.

Avant de vous lancer dans ce projet avec les élèves, nous vous invitons à tenter l’expérience une fois de votre côté. Pas évident, même pour quelques secondes de travail. Imaginez maintenant pour une heure de représentation!


Autres activités possibles


Une entrevue à écouter en ligne et des sources d’inspiration à découvrir

Dans le cadre de Dialogue Danse Actuelle organisé par Art Circulation, Marie Béland s’est entretenue avec le journaliste et éditorialiste Paul Journet au sujet des médias, de la désinformation et du rôle du corps dans les jeux de crédibilité. Visionnez des extraits de l’entrevue et découvrez les sources d’inspiration qui ont nourries le processus de création.


De retour en classe après l’événement

– Identifier les mouvements que les élèves sont habitués de voir, à la télévision par exemple. Comparer ces mouvements avec la gestuelle vue dans le spectacle BESIDE.

– Demander aux élèves de reconstituer en mouvement le moment du spectacle qui les a le plus marqués, un moment fort dont ils·elles se souviennent. Leur demander ensuite pourquoi ce moment leur a particulièrement plu.

– Demander aux élèves ce qu’ils pensent des thématiques abordées dans le spectacle. Est-ce que leur perception de ce qu’est un spectacle a changé ? Quel est leur rapport au vrai et au faux ?

– Dessiner l’univers de BESIDE, ses couleurs, ses éléments, ses mouvements.

– Demander aux élèves à quel danseur ils·elles ont pu s’identifier, et pourquoi.

– Demander aux élèves leur avis sur l’apport du texte dans un spectacle de danse. Qu’est-ce que la théâtralité change dans leur perception de la danse ? Il est aussi possible de faire des exercices d’improvisation durant lesquels les élèves doivent s’adresser au spectateur pendant qu’ils dansent.

– Comparer les différentes perceptions de la pièce, mettre en relief toutes les interprétations possibles. Faire comprendre aux élèves que toutes les réponses sont bonnes et que chaque lecture de l’œuvre est aussi valide que les autres.

– Parler avec les élèves des émotions vécues durant la pièce. Qu’est-ce qui était drôle, touchant, fascinant, choquant ?

– Parler de la créativité dans l’art en général. Définir la créativité, faire un parallèle entre la création en danse et celle en musique, en art visuel, en cinéma, en théâtre.



RESSOURCES