Réunion.s – titre provisoire (2024)

Des femmes se rassemblent, tard le soir, dans le sous-sol d’une église, ou le décor défraichi d’une salle communautaire. Elles ont tous les âges, proviennent de partout. Autour d’elles, l’ambiance rappelle les groupes d’entraide, les cercles de parole : tuiles orangées ou beiges au sol, table pliante où trône une cuve de café, des verres en carton, quelques biscuits humides. Chacune d’elle sait exactement ce qu’elle vient y faire, connait la routine par coeur. Toutes joignent le grand cercle. Le rituel peut commencer, où s’enchaine une série de pas scandés et de lignes tracées, ode à la sororité et à la complexité humaine.

Présentée en première au printemps 2024, la prochaine création de Marie Béland (provisoirement intitulée Réunion.s) s’attachera à créer un point de jonction entre la sororité, les rituels et la coordination polyrythmique. Comment la fine écriture cyclique polyrythmique rencontre-t-elle notre humanité sans cesse changeante et imprévisible ? Comment aborder chorégraphiquement le paradoxe qui nous habite, à savoir, l’équilibre entre le libre arbitre et le préétabli, entre nos rituels normés et notre autonomie ? Comment créer de la solidarité, du support, du magnétisme entre les humaines rassemblées autour d’une telle pratique ?

« Les rituels sont des actions dans lesquelles la mise en scène et la représentation du corps humain occupent le rôle central… [Certains philosophes] conçoivent les « rituels » comme des dispositifs incarnés, dont le caractère performatif crée les communautés et leur permet de régler leurs conflits. Par le biais de l’action rituelle, les institutions inscrivent leurs objectifs, les valeurs et les normes sociales dans les corps… Dans la situation politique actuelle, marquée par les débats sur le déclin du social, sur la perte des valeurs et la quête d’une identité culturelle, rituels et ritualisations prennent une importance croissante. On considère à présent que les rituels doivent servir de pont entre les individus, les communautés et les cultures. Les actions rituelles établissent un rapport entre l’histoire, le présent et l’avenir. Elles rendent possibles à la fois la continuité et le changement, la structure et le lien social, les expériences du passage et de la transcendance. »
Wulf, Christoph. 2010. « Les rituels, performativité et dynamique des pratiques sociales », CNRS Éditions..

Mots-clés
Sororité, polyrythmie, coordinations, rituels, transcendance

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Galerie photos

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Crédits artistiques

Chorégraphie : Marie Béland
Interprètes (pressenties) : Meihan Carrier-Brisson, Marilyn Daoust, Alexia Martel, Dominique Porte,
Marilyne St-Sauveur
, une interprète à confirmer
Interprètes ayant participé à la création : Anne-Flore de Rochambeau, Marie Mougeolle, Laura Toma, Mara Dupas
Conseillères artistiques : Kathy Casey et Sophie Michaud
Conception artistique : Tiffanie Boffa
Partenaires : La danse sur les routes du Québec, Espace Le vrai monde?, La Chapelle Scènes Contemporaines, Quai 5160 – Maison de la culture de Verdun

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Équipe artistique

Marie Béland

Marie Béland sort de l’université en 2003 avec une formation en création de la danse contemporaine. Elle fonde ensuite sa compagnie, MARIBÉ – SORS DE CE CORPS, qui soutient encore aujourd’hui son travail chorégraphique. Depuis 20 ans, Marie se démarque par des œuvres qui invitent le grand comme le jeune public à la réflexion, et qui ont été présentées dans des théâtres, des festivals, des espaces privés et publics, au Québec, au Canada comme en Europe et en Afrique. Puisant parmi nos différents usages du corps les gestes qui composent nos quotidiens, Marie organise le mouvement banal pour le rendre dansant, complexe. La scène agit comme un révélateur des zones troubles de la fiction – intervertissant le vrai, le faux et la vraisemblance. Ses créations abordent le spectacle vivant comme un phénomène social et esthétique, une occasion d’étudier les transformations que nos corps ordinaires subissent au contact de la scène. Marie est également co-fondatrice de feu La 2e Porte à Gauche (2003-2018), et publie en 2019 son mémoire de maitrise intitulé Cartographie de la scène : les forces en jeu dans le spectacle vivant, qui cherche à questionner l’objet spectacle et à en comprendre les rouages.


Meihan Carrier-Brisson

Originaire de Chine et adoptée au Canada, Meihan Carrier-Brisson arrive au Québec dès la petite enfance. Elle découvre rapidement son amour pour la danse au sein d’une école de loisir qui la formera et qui lui donnera la confiance d’aller au bout de son potentiel. Meihan débute son chemin vers la carrière professionnelle en obtenant un diplôme d’études collégiale en danse au Cégep de St-Laurent. Dans cet établissement elle sera initiée à la danse contemporaine et à différentes techniques de danses telles que Limon, Graham, Cecchetti, l’improvisation-contact et autres. À sa sortie en 2019, elle sera d’ailleurs lauréate d’une bourse d’excellence. Cette formation la mènera à l’École de danse contemporaine de Montréal où elle travaillera avec des chorégraphes tels que Virginie Brunelle, José Navas, Manuel Roque qui lui permettront d’explorer des esthétiques et processus variés. Elle s’enrichit auprès d’enseignants comme Marc Boivin, Marie-Ève Lafontaine, Jamie Wright, notamment. Meihan est animée par la physicalité et la forme du corps dansant, la relation et psychologie humaine et la surtout la musique. Elle possède un grand intérêt pour le cinéma, l’art numérique et plastique; comment tisser un lien entre ceux-ci et la danse. Meihan détient une grande ouverture pour des nouveaux apprentissages et fonce vers de nouveaux défis. Elle souhaite poursuivre sa quête et démystifier son identité personnelle et culturelle, continuer de croître, de s’épanouir et de fleurir en tant que danseuse et humaine tout en partageant son amour pour le mouvement et l’art.
Photo : Julie Artacho

Œuvre associée : Réunion.s – titre provisoire


Marilyn Daoust

Diplômée de l’UQAM en danse en 2011, Marilyn Daoust a été deux fois boursière du CAC pour se perfectionner en Catalogne et en Autriche, en plus de se former au Chili et en Belgique. Elle a pris part aux univers de Manon Oligny, Louise Bédard, Liliane Moussa, Daina Ashbee, Projets Hybris, Lucie Grégoire et du Cirque du Soleil. Marilyn a aussi été porte-parole du Festival Accès Danse 2017. Au théâtre, elle collabore au mouvement pour des pièces mises en scène par Nini Bélanger, Louis-Karl Tremblay, Benoit Vermeulen et Florent Siaud, entre autres sur Toccate et Fugue d’Étienne Lepage. Elle chorégraphie et est de la distribution de la pièce d’Angela Konrad Last night I dreamt that somebody loved me. Elle co-fonde For Fauve avec Laurie-Anne Langis, soutenue par le CAC et le CALQ. Elle présente la pièce & (ZH 2017, Tangente 2018) ainsi que la pièce À l’origine d’une bête publique à la Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal (2018). En avril 2020, elle présentera Le temps des fruits, une nouvelle création qu’elle porte avec Gabriel Léger-Savard, à Tangente Danse.
Photo : Robin Pineda Gould

Œuvre associée : Réunion.s – titre provisoire


Alexia Martel

Alexia Martel a complété sa formation à L’École de danse contemporaine de Montréal (EDCMTL) en mai 2012. Par l’entremise de l’École, Alexia a pu plonger dans différents univers chorégraphiques de créateurs d’ici et d’ailleurs dont Marie Béland, Marie Chouinard, Daniel Léveillé et Lise Vachon qui influenceront particulièrement sa vision de la danse. En parallèle à sa formation, Alexia s’intéresse au théâtre et à la façon dont le théâtre et la danse entre en symbiose. À titre d’interprète, Alexia travaille actuellement auprès d’Isabelle Boulanger (La grande fente) et Patricia Gagnon.
Photo : Christel Bourque

Œuvre associée : Réunion.s – titre provisoire, Les Précédents, De et avec…, BESIDE, Figures de silence, Vie et mort de l’élégance

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Marilyne St-Sauveur

Diplômée et boursière du Cégep de Saint-Laurent et de l’Université du Québec à Montréal, Marilyne St-Sauveur danse dans les pièces de Marie-Julie Asselin, Marie Béland, Lynda Gaudreau, Frédérick Gravel, Emmanuel Jouthe, OSEZ!/Karine Ledoyen, Dean Makarenko, Pierre-Paul Savoie, Andrew Tay, Katie Ward, la maison de production La 2e Porte à Gauche ainsi qu’avec l’artiste visuelle Elaine LaBrie. Ces projets la mèneront un peu partout sur les scènes québécoises et canadiennes mais aussi aux États-Unis, en France, en Angleterre, en Belgique, en Italie et en Chine. Marilyne a enseigné la danse à l’UQAM, au Collège Montmorency et enseigne au Département de danse du Cégep de Saint-Laurent depuis 2004. Elle travaille également à titre de répétitrice pour la danse et le théâtre. Titulaire de la certification Ageless Grace, elle partage sa danse auprès des personnes âgées avec la compagnie Danse Carpe Diem.

Œuvres associées : Réunion.s – titre provisoire, Les Précédents, Dieu ne t’a pas créé juste pour danser, BLEU – VERT – ROUGE, RAYON X : a true decoy story, Espace vert, Twis-manivelle, maribé – live in Montréal


Dominique Porte

Établie à Montréal depuis 1989, Dominique Porte développe son travail de chorégraphe en repoussant les limites de l’expression grâce à la musique du corps. Reconnue tout d’abord comme une interprète virtuose au sein de la Compagnie Marie Chouinard, les chorégraphes William Douglas, José Navas et Kim Itoh marqueront aussi son parcours. Imprégnée d’une approche organique, animale, sensorielle autant que d’un travail architectural dans la forme, c’est de son expérience d’interprète que naîtra sa propre identité chorégraphique. Fascinée par la nature et la condition humaine, Dominique Porte explore principalement, au fil de ses créations, les thèmes liés à la communication, au rapport à l’autre, à l’identité et à la perception des sens.
Photo : Paula Youwakim

Œuvre associée : Réunion.s – titre provisoire


Kathy Casey
Kathy Casey

Directrice artistique de Montréal Danse depuis 1996, Kathy Casey travaille en tant que dramaturge auprès de chorégraphes qui repensent, redéfinissent, remanient la nature même de la danse. Par le biais d’un profond questionnement de la performance et du corps, Kathy Casey encourage les idées audacieuses et contribue à les faire s’exprimer et prendre forme. Elle organise et anime également un atelier annuel de recherche chorégraphique, dirige des laboratoires de recherche et anime et coanime des ateliers de danse et de dramaturgie interdisciplinaire. En plus de ses responsabilités au sein de Montréal Danse, Kathy Casey agit comme conseillère artistique pour plusieurs chorégraphes indépendants de Montréal.

Œuvres associées : Réunion.s – titre provisoire, RADIOMATON, BESIDE, BETWEEN

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Photo : George Dutil


Sophie Michaud
Sophie Michaud / dramaturge et répétitrice

Sophie Michaud amorce sa carrière en danse au début des années quatre-vingt. Après avoir exploré la danse par les voies de l’interprétation et de la chorégraphie, elle fait sien le métier de « répétitrice ».  En juxtaposant études supérieures (UQAM) et praxis, elle approfondit alors sa réflexion sur le rôle qu’elle joue aux côtés des chorégraphes et des danseurs. Depuis maintenant plus de vingt ans, elle évolue en tant que conseillère artistique, assistante à la chorégraphie, directrice des répétitions et mentor. Parmi ses principaux engagements, figurent de longues collaborations avec les compagnies Cas Public, Manon fait de la danse, Sinha Danse, Corpuscule Danse et Bouge de là. S’ajoutent ses collaborations avec Lucie  Grégoire Danse, Fabrication Danse, maribé – sors de ce corps, Caroline-Laurin Beaucage et Catherine Gaudet, pour ne nommer que ceux-ci. À l’UQAM, elle a assisté plusieurs enseignants et a accompagné de nombreux étudiants dans leur processus de création au baccalauréat, à la maîtrise en danse et au doctorat en pratiques artistiques. Depuis 2008, le Regroupement Québécois de la Danse lui confie ainsi qu’à David Pressault, le programme de formation pour chorégraphes émergeants. Cette implication compte parmi les actions qu’elle privilégie pour renouveler sa pratique et contribuer à l’évolution de la discipline.

Œuvre associée : Révélations, BLEU – VERT – ROUGE, RAYON X : a true decoy story

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